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Fixed Time

 

« Ce qui m’intéresse c’est la non reproductibilité des choses, arrêter des instants qui sont par nature uniques »

 

 

Ayant passé des années auprès de mon père dans l’odeur du révélateur et du fixateur, après sa mort, la rupture à l’argentique est née. Le laboratoire est une madeleine de Proust qui lui appartient. L’arrivée du numérique m’a permis de reprendre le chemin du viseur…

Ma démarche se nourrit du besoin irrépressible de figer l’instant et de mémoriser la vibration ressentie par le regard ou la rencontre. La photographie et l’image vidéo ont cette capacité de fixer cette émotion momentanée, celle qui m’accroche parce qu’elle excite mes sens, tous mes sens. Je la confie alors à celui qui l’observe. Comme un objet de passation, je souhaite que l’image interpelle sa propre mémoire sensorielle.  Parce que cet ensemble de neurostimulations ne font que créer ce fameux sixième sens. Celui-ci se développe pour chacun de nous en un capteur de vie, qui donne la possibilité de s’inventer une histoire à partir de ses émois personnels.

Un détail, un mouvement, une attitude... dans l’observation mon imaginaire se met en route. C’est à chaque fois le début d’une nouvelle histoire à écrire, un point de départ, le fameux «  il était une fois ». Comme lorsque j’ouvrais un livre avec mes enfants. L’histoire empruntait mon chemin et ne suivait plus son cours, c’était la Mère-Grand qui mangeait le Loup !


J’aime à porter un autre regard aux choses et à notre environnement. Changer l’angle de vue universellement logique. Elargir l’interprétation. Dans un reflet, l’eau, le vent et la lumière vont dévier le réel et inviter à concevoir une autre réalité. Dans un portrait, je vois la vie, celle qui s’exprime au travers d’un cœur qui bat. Dans un pied en mouvement, je capte une expression identitaire, qui nous indique un chemin, suggère un rythme, laisse entrevoir un secret.


Quand on regarde une photographie, une histoire peut surgir.

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