Les portraits actuels, les selfies, les autoportraits, sont de nos jours décrits comme une maladie du « tout à l’ego », narcissisme de notre société. Le sujet se met en scène dans l’affirmation de sa singularité, pour devenir un personnage « célèbre ». Il utilise la nouvelle chirurgie esthétique virtuelle, les filtres et les logiciels photographiques, pour lui permettre d’espérer atteindre un certain idéal, à l’image de Dorian Gray.

 

La série Geisha a débuté en 2016. Le maquillage de la Geisha représente une perfection de l’art de vivre. C’est l’un des plus vieux masques qui nous arrive du passé et qui subsiste encore aujourd’hui. Cet art de vivre a ses codes, ses musiques, ses poésies, ses peintures et ses fantasmes. Ce maquillage rejoint nos filtres actuels. Il retouche la peau, agrandit les yeux, renforce le désir des lèvres, tout en dissimulant la profondeur de l’âme.

 

Dans cette série d’images, ce maquillage est réalisé par moi-même. Puis, en essuyant une première fois son visage avec sa main, le modèle se révèle, sans se voir, mais simplement en se percevant, en s’imaginant, en se ressentant. Le sujet utilise ensuite une serviette humide pour se découvrir davantage. Il révèle alors une partie de lui, une vérité au plus profond de lui, sans convention, sans tendance. 

Sans mots de ma part, j’appuie après chaque étape de la révélation ; l’appareil en capte chaque détail et nous montre un pan de son histoire, une partie de lui-même. 

J’imagine le modèle, face à moi, se reconnecter à sa vie intérieure et se réconcilier avec lui-même. 

 

Ces séances m’ont semblé être une étape méditative, à l’issue desquelles chaque modèle est sorti, épuisé. 

 

La Série se compose de 11 images : la première est maquillée et les suivantes sont partiellement effacées (format 50*60).

 

Sources :

 

Geisha : Arthur Golden 1997 (roman)

Mémoires d’une Geisha : Rob Marschall 2005 (film)

Tutoriel maquillage sur youtube

Le portrait de Dorian Gray : Oscar Wilde 1890 (roman)

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